Les règles sous contraception sont-elles de “vraies” ou de “fausses” règles ? Est-on censées saigner sous pilule, patch ou stérilet ? Moodz te déroule un petit guide spécial règles sous contraception (avec ou sans hormones) pour répondre à ces questions !
Les règles, les vraies
Bon. Pour commencer, je te réexplique les règles en 2-2. Le cycle menstruel, c’est ça : une fois par mois, un ovule quitte tes ovaires, direction une de tes deux trompes utérines. En parallèle, l’endomètre s’épaissit. Son but est d’accueillir un éventuel ovule fécondé #babyalert.
Si l’ovule n’est pas fécondé, la paroi de l'utérus se détache avec l’ovule. Ton corps s’en débarrasse, avec en bonus le surplus de tissus et de sang : ce sont les règles, les vraies. C’est un processus naturel, qui arrive une fois tous le 28 jours en moyenne (c’est souvent variable !) jusqu’à la ménopause. Ton cycle peut être plus ou moins long et régulier, c’est pour ça que je t’ai aussi écrit un petit article sur la temporalité des règles.
Les “fausses” règles, quant à elles, ne sont pas liées à l’ovulation mais simplement à la prise d’hormones, souvent dans le cadre d’une contraception ou lors de la ménopause.
En gros, la prise d’hormones supprime l’ovulation et donc les vraies règles. Par contre, elle peut légèrement augmenter la taille de ta muqueuse utérine. Cette dernière peut donc se mettre à saigner, ce qui peut être confondu avec les “vraies” règles #fakerègles.
Photo : run.dz
La pilule
Haaa la pilule. Elle fait toujours débat et même si la part de femmes sous pilule ne fait que baisser, elle n’en reste pas moins le moyen de contraception le plus utilisé #resta. On la prend depuis 53 ans (1967) et aujourd’hui, environ 32% des Françaises de 15 à 49 ans l’utilisent (Statista 2018).
Bon à savoir, toutes les pilules ne sont pas les mêmes. Il existe différents types de pilules, et les réactions de ton corps pourront varier selon celle que tu prends (#logique, quand tu nous tiens). Mais pas de panique, encore une fois, Moodz t’explique tout :
- La pilule “règles comprises” a.k.a la pilule œstroprogestative
Si tu prends une pilule œstroprogestative (comme la majorité des pilules prescrites), c’est que tu a choisi la formule duo aka deux hormones : l’œstrogène et la progestérone (3). On continue sur le mode duo. Cette pilule peut se prendre de deux manières différentes : en continue ( = sans s’arrêter) ou en alterné.
#1 : Le mode alterné
Avec cette option, tu prends ta pilule pendant 21 jours d’affilé, puis tu arrêtes pendant 7 jours. C’est pendant cette semaine d’arrêt qu’auront lieu tes “fausses” règles. Autrement dit, tu risques de saigner car ton endomètre se sera un peu épaissi avec la prise d’hormones, rappelle-toi ;).
#2 : Le mode “en continu”
Avec cette option, tu prends la plaquette de 28 comprimés en continu, sans t’arrêter pendant ton cycle et entre tes plaquettes. Une fois que l’une est terminée, c’est simple, tu enchaines avec l’autre.
Ces plaquettes contiennent des comprimés actifs (= avec tes copines les hormones) ET non-actifs (= placebo = sans hormones).
Ces derniers comprimés ne sont pas inutiles, loin de là. Ils ont certes l’efficacité d’un bonbon (autrement dit, nulle), mais ils t’aident à ne pas perdre le fil : sans pause de comprimés, tu as moins de “chance” d’oublier de commencer une nouvelle plaquette !
Durant la prise de ces comprimés sans hormones, tes “fausses” règles devraient arriver avec le même mécanisme que pour la plaquette numero uno (#1).
#goodtoknow : A priori, si tu as choisi cette pilule, c’est que tu devrais saigner chaque mois. Pourtant, certaines femmes la prennent en continu pour éviter d’avoir leurs “fausses” règles : normalement, si tu enchaînes les plaquettes sans faire de pause ou prendre les comprimés placebo, tu ne devrais pas saigner.
Est-ce risqué ? Non. “Aucune étude n’a défini un nombre maximal d’enchaînement de plaquettes de pilules contraceptives.” d’après le Pr André Nazac, chef de clinique et responsable du secteur gynécologie du CHU Brugmann (2). C’est avant tout une question de confort, permettant d'éviter les saignements menstruels ! De plus, ça permet de ne pas oublier de recommencer la plaquette suivante le bon jour !
Le seul inconvénient ? Si ça fait 3 à 4 mois que tu prends la pilule, des petits saignements imprévisibles peuvent survenir (ce n’est pas toujours le cas) (2). Si cela te semble bizarre ou juste gênant, n’hésite pas à en parler à ton médecin.
- La pilule “sans règles” a.k.a la pilule progestative
La pilule progestative se prend en continu. Chaque plaquette contient 28 comprimés actifs, avec la progestérone uniquement. Il n’y a pas d’arrêt entre les plaquettes. Du coup, en principe, il n’y a pas de saignement non plus. LE D.R.E.A.M.
Mais attention, des saignements peuvent quand même survenir et de manière plus irrégulières qu’avec les contraceptifs œstroprogestatifs.
Cette pilule convient notamment aux femmes qui allaitent ou à celles chez qui les œstrogènes sont contre-indiqués.
L’implant
Photo : hellocare.com
L’implant, c’est un peu le petit nouveau. Il est arrivé dans la vie des femmes pour la première fois en 1983 en Finlande et ne s’est démocratisé que très récemment (en 2001 en France !)
Son avantage ? On le met en place et pendant 3 ans, et hop on n’en parle plus.En bref, il demande moins d’organisation que la pilule !
Son point commun avec la pilule, c’est qu’il fonctionne un peu comme une pilule progestative = en continu. Le progestatif que l’implant contient a un double effet. Il “endort” l’ovulation et il amincit l’endomètre. Du coup, l’endomètre saigne peu (car qui dit endomètre fin, dit faibles saignements), bien que fréquemment. Si les saignements sont très fréquents ou quotidiens, il peut être nécessaire de consulter un médecin.
Le stérilet
Point histoire first 🤓 Le premier stérilet a été fabriqué à partir du ver à soie (1910). Bon, il n’a pas connu beaucoup de succès et a vite été remplacé. Les docteurs Oppenheimer et Ota en ont mis un plus élaboré sur le marché entre 1927 et 1966. Depuis, il existe deux types de stérilet : le stérilet hormonal et le stérilet cuivre. Les deux sont placés dans l’utérus pour une durée de 5 à 10 ans et sont toujours en forme de “T”.
- Le stérilet hormonal
Normalement, le stérilet hormonal devrait réduire le volume de tes règles. La raison ? En diffusant un progestatif (le lévonorgestrel), il réduit l’épaisseur de l’endomètre (= les parois de l’utérus), donc les saignements ! Ces derniers devraient être peu abondants ou même inexistants. Ne t’inquiètes pas si tu as quand même de petits saignements pendant les trois mois qui suivent l’implantation de ton stérilet hormonal. C’est le temps nécessaire à ton corps pour s'acclimater à ce corps étranger !
- Le stérilet cuivre
Le stérilet cuivre, lui, ne contient pas d'hormones. Ainsi, il n’a pas d’incidence sur tes hormones et ton cycle. C’est le cuivre présent dans le stérilet en question qui agit sur les spermatozoïdes. Il réduit leur mobilité et les rend moins viables dans l’utérus (3). C’est pour ça qu’ils ne remontent pas dans la trompe, où se trouve l’ovule fécondable.
Le cuivre provoque une réaction inflammatoire dans l’utérus et modifie la paroi de l’endomètre. Souvent, ça provoque saignements plus abondants et des douleurs plus intenses, surtout durant les premiers mois qui suivent sa pose.
#WatchOut : Il convient à toute femme ayant déjà eu un rapport sexuel, à part si elle présente de contre-indications. Parmi celle-ci figurent les “vraies” règles trop abondantes, longues et/ou douloureuses. Si tu es concernée, essaye d’envisager un autre type de contraception : le stérilet cuivre pourrait aggraver ces symptômes.
Le patch
Photo : lebonmedicament.org
Non, on ne parle pas du patch nicotine, mais bien d’un patch contraceptif. C’est tout simple : c’est comme un timbre qui se colle sur ta peau (au niveau du ventre, des épaules ou du bas du dos mais JAMAIS près d’un sein). Il contient des hormones (un oestrogène + un progestatif), qui “traversent la peau et passent progressivement dans la circulation sanguine” (4) pour notamment bloquer l’ovulation. L’avantage, c’est que comme l’implant contraceptif, il te fout la paix pendant 3 semaines.
Toutes les 3 semaines, tu en remets un nouveau et la 4ème semaine, pas besoin de patch (même si tu restes protégée bien entendu !). C’est là que les saignements = “fausses” règles apparaissent (comme dans le cas d’une pilule contraceptive non prise en continu). Lors des premiers mois, des spottings peuvent apparaître, comme après l’adoption de tout moyen de contraception.
L'anneau vaginal
Capture YouTube : "Vaginal ring: how does it work?", BrookCharity
C'est anneau en plastique souple de 5,4 cm de diamètre que tu peux placer toi-même au fond du vagin (comme si tu mettais un tampon !).
Ça se passe comme ça : tu le laisses en place pendant 3 semaines et l'enlèves toi-même au bout de la 4è semaine, le même jour de la semaine où tu l'avais inséré !). À ce moment-là, tu es censé.e avoir tes "fausses" règles. Et sept jours après, tu en remets un autre ! Tu seras protégé.e pendant ces 4 semaines, sans avoir à t'en inquiéter pendant les 3 premières !
Il contient deux types d'hormones : un œstroprogestatif + un progestatif. Une fois que tu le mets en place, les hormones sont absorbées via la muqueuse vaginale, passent dans le sang et comme les pilules contraceptives, inhibent l'ovulation !
#WatchOut : l'anneau contraceptif à une efficacité à 99,71% à condition que tu n'oublies pas d'en remettre un après la semaine d'arrêt et qu'il ne soit pas expulsé pendant un rapport sexuel ou si tu souffres de prolapsus utérin (la descente de l'utérus dans la cavité vaginale) ou de constipation chronique. Si c'est le cas, tu dois le rincer à l'eau tiède puis le remettre à sa place. S'il est hors de ton vagin pendant plus de 3 heures, tu devras prendre les mêmes précautions qu'après un oubli de pilule supérieur à 12 heures #AlertePréservatif.
Parfois, la contraception ne convient pas !
Maintenant que tu sais tout sur les “vraies” (= pas d’ovulation, sans hormones) et “fausses” règles (= prise d’hormones), tu comprendras plus facilement l’origine de tes saignements. Tu pourras aussi mieux repérer des saignements anormaux, qui peuvent signifier que ta contraception ne te convient pas ou qu’il y a un autre dysfonctionnement. Pour en avoir le coeur net, n’hésites pas à consulter ton gynéco qui t’orientera vers une autre contraception et/ou des examens.
En fait, l’important est de bien connaître ton corps + les différents types de contraception pour choisir la meilleure option ! Ici aussi, un professionnel de santé sera toujours plus à même de te conseiller.
Et niveau confort, tu pourras toujours compter sur tes Moodz pour être au sec, que tes règles soient “vraies” ou “fausses” ! L.O.V.E 💜
Sources
(1) Science&vie
(2) Destinationsante
(3) Gynandco
(4) ChoisirSaContraception