Ben oui, toi aussi, tu en as forcément : TOUTES les femmes ont des pertes blanches ! Et puisqu’elles squattent nos fonds de culottes à plusieurs occasions, autant faire leur connaissance pour de bon. On se doute bien que tu n’es pas forcément hyper au fait des pertes blanches puisque va savoir pourquoi, comme pour leurs copines les règles, ça reste assez peu courant - voire tabou - d’en parler, que ce soit avec ses amies ou avec son médecin.
C’est bête, car les pertes blanches t'amènent une bonne nouvelle la plupart du temps : elles sont le signe que ton corps et plus précisément tes organes génitaux et reproductifs sont en bonne santé (bingo !). Bon, parfois, elles peuvent aussi être la marque d’une infection, d’un déséquilibre de la flore vaginale, ou d’un autre trouble gynécologique. C’est pour ça que c’est important de bien les comprendre et de savoir les (re)connaître. Appréhender son corps, c’est la première étape pour apprendre à en prendre soin au quotidien.
Du coup, j’espère que tu es prête à surfer sur le sujet des sécrétions vaginales les plus discrètes du marché. Allez, on embarque !
Les pertes blanches, quésaquo ?
Dans le jargon médical, les pertes blanches sont également appelées des leucorrhées (+45 points au scrabble). On utilise ce terme pour désigner ces écoulements naturels du vagin qui rythment les différentes phases du cycle menstruel de la vie d’une femme, de la pré-puberté à la ménopause.
Comment les reconnaître ? Comme leur nom l’indique, les pertes blanches sont de couleur translucide, blanchâtre, voire rosée ou jaunâtre. Leur texture est gluante, et leur épaisseur et abondance varient plus ou moins tout au long du cycle, de la vie, et selon les personnes. Attention, elles sont toujours (!) censées être inodores.
Ces leucorrhées sont des sécrétions. Concrètement, cela signifie qu’elles sont sécrétées par des glandes situées au niveau du col de l’utérus (on appelle ça la glaire cervicale) et des parois du vagin (ce sont les sécrétions vaginales). Ensemble, elles lubrifient, protègent et stimulent ton immunité locale. Elles sont donc plutôt cool, puisqu’elles se portent garant de l’équilibre et du bon fonctionnement de tes organes génitaux :
- elles nettoient le vagin et le protègent des bactéries, en évacuant les cellules mortes et les germes. Eh oui, c’est grâce à elles que ton vagin est “autonettoyant” !
- elles ont également pour rôle d’humidifier et de lubrifier le vagin. Une fonction clé, non seulement pour le plaisir sexuel mais aussi pour faciliter la montée des spermatozoïdes dans le col de l’utérus (#fécondation).
Pertes blanches et cycle menstruel : comment s’y retrouver ?
Il y a globalement deux temps forts à retenir sur chaque cycle :
- Pendant la période d’ovulation, qui dure de 3 à 5 jours (à peu près au J-14 de ton cycle), les pertes blanches changent d’apparence : elles sont plus translucides / transparentes, plus fluides et ont également tendance à être plus abondantes. Il faut savoir à ce sujet qu’il n’y a pas de “flux normal” pour les sécrétions vaginales : encore une fois, cela dépend des personnes et de leur cycle.
- Juste avant les règles (les derniers jours de ton cycle), les pertes blanches peuvent également changer d’aspect : s’épaissir, devenir jaunâtres (voire plus foncées), et être plus abondantes.
Sache également que le pH vaginal (= le degré d’acidité du vagin) peut varier. Parfois, le vagin peut être plus acide. C’est pour cette raison que parfois, tes pertes blanches provoquent une décoloration du fond de ta lingerie. C’est ch***t, c’est sûr... mais l’important, c’est que c’est tout à fait normal :)
Pour y voir plus clair sur l’évolution de tes pertes tout le long de ton cycle menstruel, n’hésite pas par exemple à utiliser l’application Clue qui te permet de voir en un coup d’oeil le déroulé de ton cycle. Tu pourras ainsi identifier facilement ta période d’ovulation et ton Syndrome Prémenstruel (SPM), noter l’abondance de tes pertes vaginales, et anticiper tes besoins éventuels en protège-slips ou culottes menstruelles.
Pertes blanches et rapport sexuel : l’amour fou
Tes pertes blanches peuvent varier tout au long de ton cycle, mais aussi pendant un rapport sexuel (n’importe quand, donc). On ne te fait pas de dessin : ces sécrétions vaginales, sont aussi là pour faire le travail de lubrification du vagin et du col de l’utérus, et pour faciliter la montée des spermatozoïdes vers l’ovule (#çaglisse).
Sache néanmoins qu’il ne faut pas confondre ces pertes blanches avec la cyprine, le liquide lubrifiant, et transparent fabriqué par les deux glandes de bartholin qui sont “activées” par l’excitation sexuelle (oh, oui). La cyprine facilite elle aussi la lubrification et peut se mêler aux pertes blanches dans l’écoulement vaginal. Mais sa vraie fonction est celle d’un liquide pré-séminal, l’équivalent du liquide sécrété par l’homme au début d’un rapport sexuel (#lubrifiantnaturel).
Pertes blanches et grossesse : la bonne team
Les sécrétions vaginales fonctionnent de concert avec les hormones : elles font “équipe” pour mieux s’adapter aux besoins de ton corps, et évoluent donc nécessairement dans le cadre d’une grossesse. Si tu es enceinte, tes pertes blanches seront particulièrement plus abondantes au premier trimestre de la grossesse : elles ont pour fonction de former un bouchon muqueux, qui fermera le col de l’utérus pendant la gestation.
Dans tous les cas, tes pertes doivent ressembler à des pertes blanches ordinaires : si elles deviennent odorantes, changent de couleur ou d’aspect, parles-en au plus vite à ton médecin pour vérifier que tout va bien. En effet, même si ces infections sont le plus souvent bénignes, elles peuvent être plus dommageables pour les femmes enceintes.
N’hésite pas à adapter tes protections périodiques et à utiliser une culotte menstruelle : une bonne alternative (réutilisable !) aux protèges-slips pendant la grossesse. En effet, l’usage de ces derniers doivent doit rester exceptionnel : utilisés quotidiennement, ils favorisent la macération des sécrétions et multiplient ainsi le risque d'infections (#nothankyou).
Pertes blanches et (pré)-ménopause : ça bouge !
Chez la plupart des femmes, les pertes blanches évoluent lors de la (pré)-ménopause, la période où les oestrogènes sont clairement en chute libre !! En effet, la muqueuse utérine s’affine sous l’effet des changements hormonaux. Ce qui fait que les sécrétions vaginales sont moins abondantes... et les irritations plus courantes : cette baisse d’oestrogènes réduit aussi le pH vaginal - ce qui a tendance à accroître le risque d’infections vaginales. Et ce qui n’arrange rien, c’est que moins de pertes blanches = moins de “vigiles” anti-bactéries pour la muqueuse utérine !
Pertes blanches : tout va bien, docteur ?
Tu peux te poser la question, dans les cas où :
- Tes sécrétions vaginales deviennent verdâtres, foncées.
- Elles dégagent une odeur désagréable.
- Elles sont parfois accompagnées de démangeaisons, ou d’une sensation de brûlure.
Une fois que tu connais et reconnais tes pertes blanches, tu peux repérer plus facilement les signes d’une infection vaginale (le plus souvent), ou d’un autre trouble gynécologique. Si tu ressens l’un de ces symptômes ou que tes pertes ont changé d’aspect, le mieux est d’aller consulter un·e professionnel·le de santé : comme un·e médecin, un·e sage-femme, ou un·e gynécologue…
L’infection la plus courante reste encore la mycose vaginale, et se traite facilement via la prise d’un ovule - ou, plus rarement, d’antibiotiques.
Il peut aussi s’agir d’une infection sexuellement transmissible (IST), souvent bénigne : dans ce cas, le pronostic passera le plus souvent par la réalisation d’un frottis vaginal chez un professionnel de santé.
Must-do : éviter les infections et prendre soin de sa flore vaginale au quotidien
Il faut savoir que ce qu’on appelle la flore vaginale (ou microbiote vaginal) c’est en fait l’ensemble des bonnes et des mauvaises bactéries qui vivent dans le vagin et le col de l’utérus (comme sur ta peau, ou tes intestins) et qui s’assurent du bon fonctionnement de tes organes génitaux.
C’est précisément l’équilibre ou le déséquilibre de cette flore qui peut provoquer ou encourager des infections (comme les mycoses à répétition par exemple) et donc changer l’apparence de tes pertes blanches.
Petite liste des choses à éviter pour respecter ta flore :
- On n’y pense pas toujours, mais les douches vaginales qui sont inutiles et agressives pour la flore intime. Le vagin étant “auto-nettoyant”, un simple rinçage à l’eau tiède sur la vulve suffit. Exit les savons parfumés, et bourrés de produits chimiques - le sexe féminin n’est pas sale et les pertes “normales” sont inodores. Donc on insiste, mais c’est important : pour l’hygiène intime, on rince à l’eau, ou bien avec un gel intime ou un gel sans savon… et c’est tout !
- Aussi, l’usage de certaines protections hygiéniques internes, comme les tampons par exemple, peut favoriser certaines infections vaginales. On en profite à ce sujet pour te rappeler de ne jamais porter un tampon plus de 4 heures d’affilée ! Et même si tu as des pertes blanches, évite également autant que possible de porter des protèges-slips au quotidien. Les produits chimiques et autres perturbateurs endocriniens présents dans la composition de certaines protections hygiéniques jetables peuvent en effet encourager les irritations, les allergies et les mycoses. La bonne solution : des protèges-slips lavables conçus à partir de matériaux naturels… ou des culottes menstruelles (à choisir selon ton flux) évidemment.
- La prise d’antibiotiques peut aussi favoriser un déséquilibre de la flore vaginale et engendrer des infections comme la mycose.
Si malgré tout tu suspectes une infection, voici quelques conseils pour que ta flore reste dans un bon mood :
- Si tes pertes blanches changent d’aspect, d’odeur, ou de couleur, on te recommande d’arrêter les protections hygiéniques internes, le temps de déterminer la cause de ce changement. Parles-en à ton médecin, et dans cet intervalle, évite tout ce qui peut être invasif pour ta flore vaginale. Tu peux porter des culottes en coton, choisir les savons et lessives les plus naturelles possibles, et, de même, te tourner vers des protections périodiques sans produits chimiques et éco-responsables.
- L’autre bon réflexe à dégainer si tu suspectes une infection (pertes anormales, démangeaisons, etc), c’est de faire un tour dans la pharmacie la plus proche pour acheter un ovule (en vente libre, sans ordonnance). Simple d’utilisation, il constitue un remède efficace pour nettoyer et évacuer les mauvaises bactéries et les germes. Petit conseil : le mieux est d’insérer l’ovule avant d’aller se coucher pour la nuit. Si tu crains l’abondance des pertes, tu peux porter une culotte menstruelle Moodz pour flux moyen ou léger, un protège-slip, une serviette (ou toute autre protection externe !).
- Bon à savoir : les médecins peuvent te recommander de faire usage de probiotiques (au lieu d’antibiotiques, pas toujours automatiques ;). Ces comprimés (qui ne sont pas des médicaments) renferment un ensemble de Lactobacilles - des bonnes et mauvaises bactéries naturellement présentes dans le corps humain, qui viennent renforcer et stimuler le système immunitaire. Certaines formules probiotiques sont conçues et pensées pour l’équilibre de la flore vaginale. Ça vaut le coup de tenter le coup.
Bon, et pour aller encore plus loin dans la connaissance de ton corps, de tes pertes et de ton cycle, n’hésite pas à aller faire un tour sur notre super Abécédaire des sécrétions, pertes et autres fluides. Le bon truc à te garder sous le coude pour te renseigner comme il faut quand il faut ! Bises à toi… et ta flore.