Les cas de SOPK touchent en moyenne 1 personne menstruée sur 10 d’après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Si jusqu’alors le sujet semblait presque tabou, aujourd’hui, les langues se délient et ça fait du bien ! Car, si tu es atteint.e de ce syndrome, rappelle toi que tu n’es pas seul.e !
Pour le reconnaître, c’est assez simple. En temps normal, il se déclare par des symptômes comme l'infertilité, une prise de poids, une acné sévère, des règles irrégulières, une forte pilosité… Ces symptômes te parlent ? Alors tu es potentiellement concernée par les kystes ovariens.
Et si on prenait 5 minutes pour comprendre le diagnostic SOPK ? Pourquoi est-on atteint ? Comment le traiter ? Pour trouver des réponses, c’est par ici que ça se passe.
Le SOPK, c'est quoi ?
Tu l’as compris, le diagnostic de SOPK, ou « kystes ovariens », touche en moyenne une personne menstruée sur 10. Le hic, c’est que les symptômes ne sont pas toujours les mêmes, ce qui rend son diagnostic pas toujours évident.
En gros, les signes récurrents indiquant la présence d'un SOPK sont :
- des règles irrégulières
- des troubles de l'ovulation
- une infertilité
D’où l’importance de consulter ton médecin au premier doute histoire de poser le diagnostic final et d’engager un traitement si nécessaire.
Mais concrètement, c’est quoi le diagnostic SOPK ? Même s’il porte le nom de « syndrome des ovaires polykystiques », de « dystrophie ovarienne » ou de « kystes ovariens », en réalité ce ne sont pas vraiment des kystes, mais des petits follicules. Le problème, c’est qu’ils s’installent dans tes ovaires en nombre trop important et que peu d’entre eux arrivent à maturité lors de la phase folliculaire. Sous l’impulsion des hormones mâles aka les androgènes, ils deviennent tout noir, d’où le fait qu’on les confonde avec la présence de kystes à l’échographie pelvienne.
Problème : ces follicules entraînent tout un tas de réactions en cascade. Au programme : des règles irrégulières voire absentes, des troubles de l'ovulation, une probable infertilité et forte pilosité. Et la bad news, c'est que tous ces symptômes sont liés les uns aux autres.
Pourquoi a-t-on le syndrome des ovaires polykystiques ?
Il est encore difficile d’estimer la cause du syndrome des ovaires polykystiques. On a quand même quelques pistes, ouf ! Les études et chercheurs estiment que le SOPK résulte directement d’une trop forte production d’hormones masculines comme les androgènes. Dans ce cas, on parle d’hyperandrogénie. Ce dysfonctionnement hormonal peut avoir différentes sources, comme des tumeurs au niveau des glandes surrénales ou de l’hypophyse, ou encore des mutations génétiques.
Mais ce n’est pas tout, puisque l’origine du SOPK peut aussi provenir, à la fois des ovaires mais aussi du système hypothalamo-hypophysaire *aka les glandes cérébrales qui produisent une grande partie des hormones. On te la fait courte : ces glandes produisent deux hormones hyper importantes : la LH et la FSH. Leur rôle ? Provoquer ton ovulation. En cas de SOPK, leur taux est perturbé, et la quantité trop importante de LH entraîne des troubles de l’ovulation.
La résistance à l’insuline apparaît aussi comme une cause. En fait, en assimilant mal le sucre ingéré, l’organisme va en stocker davantage et envoyer les mauvais signaux. Et trop de sucre dans le sang = taux d'insuline élevé. En réaction à cela, les ovaires sécrètent de la testostérone et d'autres hormones dites "masculines". Et qui dit fort taux d'hormones masculines, dit SOPK. Pour réduire ce risque, on te conseille évidemment de baisser ta consommation de sucres, même si ce n'est pas le programme le plus fun ...
Dans moins de 10% des cas, les chercheurs ont aussi estimé que la cause de ces dérèglements peut être génétique et/ou environnementale.
Comment savoir si on le syndrome des ovaires polykystiques ?
Pour autant, SOPK ne veut pas forcément dire “problèmes”, même si dans la plupart des cas, ce syndrome est loin d’être funky et engendre pas mal de souffrance(s). On résume quelques-uns des symptômes du syndrome des ovaires polykystiques :
- Une forte pilosité : Qui dit forte présence de testostérone dit aussi, augmentation de la pilosité. Généralement, les personnes qui souffrent de ce syndrome voient leurs poils pousser dans 70% des cas. On appelle ça l’hirsutisme. L’apparition de poils peut aussi s’accompagner de la perte de cheveux.
- Des troubles de l’ovulation : Quand la présence de testostérone est trop importante, cela peut créer divers troubles de l’ovulation.
- Des troubles du cycle, un cycle menstruel irrégulier voire des règles totalement absentes (aménorrhée) : Bon, on le disait, la présence des petits follicules dans tes ovaires a une incidence sur ton cycle menstruel. Du coup, ton ovulation devient en effet de moins en moins régulière et tes menstruations de plus en plus rares. Chez les personnes les plus jeunes, le diagnostic est souvent difficile à poser car on estime que les irrégularités de règles sont « normales » et qu’elles se stabiliseront au cours des années suivantes.
- De l’infertilité : Qui dit troubles de l’ovulation dit aussi difficultés à tomber enceinte pour certaines femmes, alors même que celles-ci ont des rapports sexuels réguliers. Pour faire court : ce syndrome est de toute façon, la première cause d’infertilité féminine. Si c’est ton cas, consulte un spécialiste. La good news c’est que même avec un SOPK, avoir un enfant n’est pas impossible car certains médicaments spécifiques, prescrits par ton médecin ou gynécologue peuvent aider et ont fait leurs preuves.
- Une prise de poids : Si tu es en surpoids, il est probable que ton médecin ou ton gynécologue te conseille de revoir ton hygiène de vie. Mais zéro pression ! Chez Moodz, on est team #AllBodies donc tu fais ce-que-tu-veux !
- Un syndrome métabolique (diabète + hypertension) : Le taux trop élevé d’hormones types androgènes incite ton corps à développer des graisses qui ne sont pas sensibles à l’insuline. Résultat : le risque de développer un diabète et de l'hypertension augmente ! Warning donc.
- Un forte acné : Dès l’adolescence et la puberté, la présence d’acné très sévère et répandue doit être le signal d’alarme pour aller consulter.
Bref, tu l’as compris, il n'y a pas qu'un symptôme qui soit lié au SOPK, mais tout un panel qui influent les uns sur les autres. En résumé, si tu cumules tous les symptômes dont on t'a parlé plus haut, c'est l'heure d'appeler ton médecin ! #AlloDocteur
Comment traiter le syndrome des ovaires polykystiques ?
Ok, on te l'accorde, dit comme ça, le syndrome des ovaires polykystiques a l'air intraitable. Mais good news : il existe tout de même quelques solutions !
#BonÀSavoir : Si ces traitements sont efficaces, ils ne traitent que les symptômes du SOPK et pas le syndrome en lui-même. Leur goal : améliorer la qualité de vie des personnes qui en souffrent.
Le but est simple : rétablir ton équilibre hormonal pour inhiber le facteur de risque.. Bien sûr, le traitement est à définir avec l’aide d’un médecin ou de ton gynéco. Mais avant cela, on te conseillera de revoir ton hygiène de vie.
Au programme :
- arrêter la cigarette si tu fumes,
- adopter une alimentation saine, variée et équilibrée
- t’essayer à la relaxation type yoga ou encore de pratiquer une activité physique.
Pour les règles irrégulières, une acné sévère ou une forte pilosité, ton médecin ou gynécologue pourra te prescrire une pilule contraceptive oestroprogestative. Elle aura pour but de rétablir un équilibre hormonal et de contrer le taux d’hormones mâles aka les androgènes et plus particulièrement, la testostérone. Mais là encore, c’est seulement si tu ne souhaites pas avoir un enfant dans l’immédiat.
Dans le cas où tu n’aurais plus tes règles en raison du syndrome, ton médecin te prescrira un traitement à base de progestérone qui devrait les relancer.
Et pour tomber enceinte ?
Dans le cas des troubles de l’ovulation, on te conseillera généralement de la metformine ou du citrate de clomifène qui est efficace dans 80% des cas environ. Ce traitement s’accompagne d’un suivi strict car la dose à prescrire varie en fonction des personnes. Si cela ne fonctionne pas, ton médecin pourra te conseiller une injection d’hormones FSH pour contrer le taux trop important d’hormones LH. À savoir que la sécrétion d’hormones LH peut être encadrée avec la prise de progestérone.
Autre possibilité : le drilling ovarien qui consiste à perforer (rien d’inquiétant pas de panique) les ovaires afin d’éviter l’accumulation des petits follicules.
Si aucune de ces techniques ne mène à une grossesse, la procréation médicalement assistée (PMA) ou la fécondation in vitro (fiv), peuvent être envisagées. Par contre, be careful, il arrive que les personnes atteintes de SOPK soient aussi plus sujettes aux fausses-couches.
Encore une fois, ne sois pas seul(e) garant(e) de ton diagnostic et consulte un médecin dès que les premiers symptômes pointent le bout de leur nez. Le syndrome des ovaires polykystiques n’est pas une fatalité mais peut être la cause de tes soucis. Ton médecin saura t’orienter après avoir posé le diagnostic.
*Sources :
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/syndrome-ovaires-polykystiques-sopk